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Château de Chenonceau

Le château de Chenonceau est situé dans la commune de Chenonceaux en Indre-et-Loire (France). Il fait partie des châteaux communément appelés les châteaux de la Loire. Chenonceau est construit, aménagé et transformé par des femmes très différentes de par leur tempérament. Il est édifié par Katherine Briçonnet en 1513, enrichi par Diane de Poitiers et agrandi sous Catherine de Médicis. Il devient un lieu de recueillement avec la reine blanche Louise de Lorraine, puis il est sauvegardé par Louise Dupin au cours de la Révolution française et enfin, métamorphosé par madame Pelouze. C'est ainsi qu'il est surnommé le château des Dames, car «cette empreinte féminine est partout présente, le préservant des conflits et des guerres pour en faire depuis toujours un lieu de paix. Château meublé, décoré de rares tapisseries et peintures anciennes, c'est le monument historique privé le plus visité de France, serti de plusieurs jardins d'agrément, un parc et un domaine viticole». L'ensemble du domaine accueille annuellement 850 000 visiteurs. Le château est classé au titre des monuments historiques depuis son inscription sur la liste de 1840 et le parc par arrêté en date du 

Le premier château édifié à Chenonceau remonte au XIII siècle, ainsi qu’un moulin fortifié datant de 1230, date à laquelle il est aux mains de la famille Marques. Le pont n'existe pas encore, il ne sera construit que bien plus tard. Ainsi, la fonction stratégique du premier château ne réside pas dans un quelconque contrôle du passage d'une rive à l'autre, mais davantage dans une gestion du trafic fluvial sur le Cher, entre la Sologne et le Berry d'un côté, et la Touraine et l'Anjou de l'autre. Le Cher est alors largement utilisé dans le transport de bois, de matériaux de construction, de sel, de vin, et de fourrage. Il subit les dévastations de la guerre de Cent Ans, époque durant laquelle Jean Marques se dresse contre le dauphin Louis de Guyenne, chef du conseil du Roi, et livre Chenonceau aux troupes anglaises. Chenonceau est repris par les français en 1411, grâce à la victoire de Boucicaut dans les prés de Vestin. Le château est alors brûlé et rasé, ainsi que le château des Houdes, lui aussi propriété de la famille Marques.

Plus tard, Jean II Marques sollicite Charles VII dans le but de reconstruire un château sur le domaine. L’autorisation lui est donnée par lettres patentes en 1432. Le château est alors reconstruit à un autre emplacement, et présente une architecture nouvelle: appuyé au Cher, il délimite un espace presque carré (de 50 x 55 m), terrassé et maçonné, entouré sur trois côtés de fossés d'eaux vives, le Cher fermant le quatrième en isolant le bâtiment. Il est cantonné aux angles de quatre tours rondes, les bases baignant dans les douves, munies de courtines, entre lesquelles se dressent les corps de logis, interrompus par les fortifications de la porte d’entrée. De ce château féodal ne subsiste de nos jours que la tour sud-ouest connue sous le nom de « tour des Marques ». Derrière le château, sur les rives du Cher, est bâti un moulin sur deux piles de pierre.

L’un des successeurs de Jean II, Pierre Marques, épouse Martine Bérart, fille d’un trésorier de France et maître d’hôtel de Louis XI. Une mauvaise gestion du domaine entraine la famille dans de graves difficultés financières, qui conduisent à la saisie du fief le 3 juin 1496. Thomas Bohier, bourgeois de Tours récemment anobli, s'en porte acquéreur8, pour 7 374 livres tournois. Les Marques se retirent ainsi au manoir du Couldray, à Saint-Martin-le-Beau. Thomas Bohier accorde à Pierre Marques et à sa femme, la faculté de réméré jusqu'au 25 décembre 1498 pour 12 550 livres. Mais Pierre Marques ne pouvait s'acquitter du premier loyer. Le 9 novembre 1499, Guillaume Marques, frère de Pierre, revendique le domaine en invoquant la clause de retrait lignager, et engage des procédures en vue de récupérer le domaine. À son décès, sa fille Catherine Marques reprend le flambeau, et obtient en partie satisfaction, forçant Thomas Bohier à loger au château des Houdes, où il avait fait construire un logis. Catherine épouse François Fumée (le fils d’Adam Fumée), seigneur des Fourneaux. Elle engage de nouvelles procédures en vue d’acquérir également les Houdes, afin que l’ensemble des anciennes terres de la famille lui revienne. Au terme d’une difficile bataille judiciaire, le 8 février 1512 voit la confiscation de la seigneurie de Chenonceau et son adjudication au bailliage de Tours. Catherine et François sont contraints de déménager au manoir des Fourneaux. Thomas Bohier peut ainsi librement prendre possession du domaine le 10 février dont le dernier versement se porte à hauteur de 15 641 livres. Le 17 février, à Blois, il rend hommage à Louis XII, représenté pour l’occasion par l’évêque de Paris Étienne Poncher.

Bohier est un homme d'État influent et un financier habile. Notaire et secrétaire du roi en 1491, chambellan de Charles VIII, maître des comptes à Paris, il devient général des finances en Normandie. Il épouse Catherine Briçonnet, elle aussi issue d’une riche famille provinciale qui s’est enrichie en gravissant peu à peu les échelons menant aux charges les plus importantes de l’État. Thomas Bohier sert également dans l’administration de Louis XII et de François Ier. Il avait pour devise: «S'il vient à point m'en souviendra». Les six fiefs ainsi acquis par Thomas Bohier sont érigés en châtellenie, dépendante de la baronnie d’Amboise, couvrant près de 1 680 ha, sur une dizaine de paroisses, en février 1514. Il rend hommage le 27 février 1515 à Reims, au jeune François Ier tout juste sacré. Thomas Bohier et sa femme vont entreprendre de nombreux travaux, amorçant la transformation du domaine, et sa mue vers ce que nous observons aujourd’hui. Il rase l’ancien château des Marques. La plate forme d’origine est gardée mais ne devient qu’une esplanade d’accès au nouveau château. Ce nouveau logis est édifié sur les piles de l’ancien moulin. Des anciens bâtiments, ne restent que la tour des Marques et le puits attenant. Les travaux durent de 1513 à 1521, et sont surtout dirigés par Catherine Briçonnet, pendant les longues absences de son mari. Thomas Bohier meurt dans l'année 1524 en Italie. Sa veuve disparaît deux ans après, le 3 novembre 1526. Un contrôle des comptes publics met en évidence des détournements de fonds de Thomas Bohier. François Ier impose alors une forte amende à ses héritiers. Le roi réclame près de 190 000 livres au fils de Thomas, Antoine II Bohier. Le 28 mai 1535 à Abbeville, il cède au roi les domaines de Chenonceau et des Houdes pour 90 000 livres, la vicomté d'Orbes pour 10 000 livres, les greffes de Senlis et de Meaux pour 9 000 livres. Il s'engage à verser en numéraire 41 000 livres, soit un montant total de 150 000 livres. François Ier fait don de la différence à Antoine Bohier, en reconnaissance des services rendus à la monarchie par sa famille. Ainsi, Chenonceau, propriété de la Couronne, devient résidence royale.

Le document de transmission en 1535 est paraphé au nom du roi par Anne de Montmorency, duc, pair de France, maréchal, Grand maître et premier baron de France. Philibert Babou de la Bourdaisière,surintendant des finances, maire de la ville de Tours, prend possession pour le roi, du château de Chenonceau et en devient l'intendant. Du fait de sa situation précaire et dans l'incertitude du devenir de Chenonceau, Antoine Bohier n'a réalisé aucun entretien de son patrimoine et encore moins les réparations indispensables. François Ier se trouve en possession d'une propriété à l'abandon. Contre toute attente, le roi n'entreprend pas de rénovation, ni construction ou décoration de Chenonceau. Son empressement à se rendre acquéreur du château, n'est suivi du moindre effet. L'attention du souverain se porte surChambordFontainebleau ou Villers-Cotterêts et jusqu'à la fin de son règne, Chenonceau reste dans le même état. François Ier et la Cour, revenant d'Aigues-Mortes après la signature de la Trêve de Nice avecCharles Quint, séjournent à Chenonceau au mois d'août 1538. Une partie de chasse au printemps 1545, amène le monarque à Chenonceau, où le gibier abonde dans les forêts avoisinantes. Les déplacements comme le veut l'usage, sont effectués avec une longue suite de chariots transportant meubles, vaisselle, linges et tapisseries. Le château avait perdu beaucoup de son mobilier et bien loin, était la prospérité du temps de Thomas Bohier.

François Ier meurt d'une septicémie à Rambouillet, le 31 mars 1547. Moins de trois mois après, son fils Henri II offre Chenonceau à sa favorite Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois et jeune veuve du vieux maréchal de Brézé. Cette donation est confirmée par lettres patentes à Saint-Germain-en-Laye, au mois de juin 1547. Diane de Poitiers fait aménager sur la rive droite du Cher, le jardin qui porte son nom. Au printemps 1551, cet espace de deux hectares est protégé des inondations par une levée de terre. Le terrain est entouré de fossés, renforcé avec des murs en pierres, eux-mêmes soutenus par des contreforts en maçonnerie. Les déblais versés à l'intérieur permettent l'élévation de terrasses et la réalisation d'un parterre. Ce chantier monopolise une main d'œuvre considérable. Au début de 1552, la duchesse de Valentinois fait appel aux grands seigneurs et possesseurs des jardins de la Touraine pour les plantations, comme Jean Babou de la Bourdaisière, Jean Paul de Selve ou son cousin Simon de Maillé-Brézé, qui délèguent leurs jardiniers. La même année, Diane de Poitiers reçoit dans son nouveau domaine, le roi Henri II, Catherine de Médicis et toute la Cour. Elle confie à l'architecte Philibert Delorme, alors dans toute la faveur royale, le soin de construire un pont reliant le château à la rive gauche afin d'y créer de nouveaux jardins et d'accéder à de plus grandes chasses. Ce pont fait partie des plans originels des Bohier. Les travaux commencent au printemps 1556 et après bien des vicissitudes, s'achèvent avant la fin de l'année 1559 pour un coût estimé à plus de 9 000 livres. Mais le roi ne pourra pas inaugurer cet ouvrage, il est mortellement blessé à Paris lors d'un tournoi le 30 juin 1559, par le capitaine de sa garde écossaiseGabriel Ier de Montgommery.

À la disparition de Henri II, survenue le 10 juillet 1559, Catherine de Médicis contraint sa rivale Diane de Poitiers, à restituer Chenonceau à la Couronne et à accepter en échange le château de Chaumont-sur-Loire, dominant la Loire, entre Blois et Amboise. L'acte de transfert est scellé à Blois dès la fin de l'année 1559 et confirmé au château de Chinon, le 10 mai 1560. Au mois de mars 1560, la conjuration d'Amboise est réprimée dans le sang. Reine-mère après l'accession au trône de son fils aîné, François II, Catherine de Médicis juge favorable le moment de divertir la Cour pour oublier, un temps, l'horreur des massacres. Une fête est donc donnée en l'honneur du jeune roi et de son épouse Marie Ire d'Écosse, née Marie Stuart, à Chenonceau. Le grand ordonnateur de ces réjouissances est Francesco Primaticcio, dit Le Primatice, qui succède dans la charge de surintendant des bâtiments royaux à Philibert Delorme, disgracié deux jours après la mort d'Henri II. Le 31 mars 1560, le cortège royal arrive à Chenonceau et après des festivités mémorables, prolonge son séjour jusqu'au 6 avril. François II, les reines et la Cour se rendent ensuite à l'Abbaye de Marmoutier, avant de revenir quelques jours à Chenonceau et rejoindre le château d'Amboise. François II décède à Orléans le 5 décembre 1560, à l'âge de seize ans après seulement dix-sept mois de règne. Le 21 décembre 1560, le Conseil privé nomme Catherine de Médicis, « gouvernante de France ».Charles IX, dix ans, succède à son frère. Commencent alors pour le royaume en 1562, les guerres de religion. Catherine décide l'embellissement de sa résidence des bords du Cher. L'aménagement du parc de Francueil débute en 1561. Le parterre de Diane est modifié et Catherine de Médicis crée son propre jardin, en aval de la terrasse des Marques. La fontaine du Rocher voit le jour ainsi que le « jardin vert ». Les travaux de ses jardins achevés, la reine-mère organise les secondes fêtes somptueuses à Chenonceau pour son second fils, le roi Charles IX, le 13 avril 1563. Une manière également de parachever la trêve dans la lutte des partis, la Paix d'Amboise est signée le 19 mars 1563, en invitant le prince de Condé, chef des protestants. Sont présents également, le frère du roi duc d'Orléans et futur Henri III, sa sœur Marguerite plus connue sous le nom de reine Margot, Henri de Navarre qui deviendra Henri IV, enfin Henri de Guise dit « le Balafré ». Pour parvenir à ses fins, face à ses adversaires politiques, Catherine de Médicis utilise les charmes des demoiselles de l'aristocratie appartenant à sa maison. Elles jouent pour l'occasion les rôles denymphes, auprès de la noblesse rassemblée. Les célébrations sont clôturées le 22 avril et la Cour quitte Chenonceau pour Chambord. Charles IX meurt le 30 mai 1574 au château de Vincennes et lui succède son frère Henri III. Le nouveau roi de France épouse le 15 février 1575, Louise de Lorraine.

La reine Catherine de Médicis prévoit un grand projet pour Chenonceau, digne de rivaliser avec les plus beaux palais. Elle fait appel à son architecte Jean Bullant et pour la mise en œuvre, au maître maçon Denis Courtin. Les travaux commencent en 1576, modérément à l'est par un bâtiment sur deux étages avec un comble, élevé entre la librairie et la chapelle et assis sur une nouvelle voûte. Cette construction condamne les fenêtres éclairant la salle des Gardes et la chambre située au-dessus. Afin d'assurer la luminosité, la transformation de la façade principale s'avère nécessaire. Des baies sont percées au nord, doublant les ouvertures primitives. En décoration, des cariatides sont placées entre les fenêtres du rez-de-chaussée et celles du premier étage. Catherine fait édifier sur le pont de Diane, deux galeries superposées formant un espace de réception unique au monde, et donnant au château son aspect actuel. De la même hauteur que le château des Bohier, ce nouvel édifice a une longueur de soixante mètres pour une largeur de six mètres et comporte dix-huit fenêtres dans sa totalité. Alors que le domaine est en chantier, Catherine de Médicis reçoit à Chenonceau le 19 mai 1577, ses fils Henri III et François, duc d'Anjou. Ce dernier vient de triompher des huguenots à La Charité-sur-Loire, secondé par les ducs de Guise, d'Aumale et de Nevers. La troisième fête royale marque les esprits par ses banquets dont la note s'élève à 100 000 livres, ce qui n'arrange en rien les finances du royaume. Le luxe et la débauche se côtoient : le roi et ses « mignons » ainsi que le duc d'Anjou accompagné de ses favoris, sont habillés en femmes. L'escadron volant de la reine-mère, assure le service des tables et les dames de compagnie se présentent devant leurs convives, à demi nues. Ces fêtes se déroulent dans une France ravagée depuis quinze ans par les guerres civiles sur fond de disettes et les caisses de l'État sont désespérément vides.

Catherine de Médicis a dilapidé sa fortune personnelle et ses ressources considérables, ne suffisent plus à s'acquitter de ses dépenses en constructions, ses fêtes, ses mobiliers et œuvres d'art. La reine-mère est contrainte d'emprunter à des taux usuriers. Malgré le cumul des emprunts, les travaux se poursuivent à Chenonceau. Mais pour une raison inconnue, les agrandissements sur la rive gauche du Cher sont interrompus. Des pierres d'attente, visibles encore aujourd'hui, ne recevront pas le pavillon envisagé. Le chantier de Chenonceau continue dès lors sur la rive droite, par l'élévation du bâtiment des Dômes et la Chancellerie de 1580 à 1585. La réception des constructions a lieu le 23 août 1586 et l'ambitieux projet de Catherine de Médicis prend fin ce jour là. Une épidémie de peste vient s'ajouter aux malheurs de la population en 1584 et plusieurs demoiselles de la suite des reines à Chenonceau, ne sont pas épargnées. Deux d'entre elles vont succomber à la maladie. Le 5 janvier 1589, Catherine de Médicis meurt au Château de Blois et le 1er août suivant, le roi Henri III est assassiné à Saint-Cloud, par le moine Jacques Clément. Henri de Navarre devient roi de France sous le nom d'Henri IV.

Категория: Долина Луары | Добавил: Shalev (30 Сен 2012)
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